1. |
Descente
03:39
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C1:
Circulant au hasard
Parmi ce peuple obscure
Je me glisse dans le noir
J’observe le chaos
Des groupes se saluent
Le regard dans le vague
Et les autres s’ignorent
Partageant le dédain
R:
Le sommet est atteint
Je plane sur ma lancée
La lévitation close
J’amorce la descente
P:
Il faut penser partir
Quitter ces âmes perdues
Cette relique d’un monde
Aux sens évaporés
C2:
Un sourire incertain
me rapproche de la foule
où j’entend le murmure
D’un bruit assourdissant
Mais la basse se plie
Et l’artiste se rompt
Laissant un corps meurtri
Au goût d’inachevé
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2. |
Aquatique
03:41
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C1:
Tombée dans le marais
Entre joncs et roseaux
Enlisée dans le sable
Tu rampais dans la vase
La mangrove t’étreins
Le bayou te supporte
Sans arbre ni racine
Tu flottes au gré du vent
R:
Aquatique
Ton âme s’évapore
Asséchée
Tu rejoins le polder
C2:
Autrefois envahie
Par les herbes et les sphaignes
Mais peu à peu gagnée
Par cette aridité
Ton sang doucement se fige
Ta glaise calcifie
Les vents soufflent la braise
Ta source se tarit
C3:
La poussière se répand
Le désert t’enfouit
Les feux follets s’éteignent
Déshydratant ta source
Ton désert s’agrandit
L’erg dispute au reg
Tu contemples étourdie
Ta vie qui disparaît
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3. |
Le château
02:44
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C1:
Quand tu m’es apparu
Au détour du chemin
Ton parc ravagé
Et tes murs vénérables
Je ne me doutais pas
Que là seul se terrait
Le mal inexorable
par lequel je souffrais
J’ai contourné ton mur
Par une vieille porte
J’ai senti le frisson
Grands arbres abandonnés
Bondir parmi les souches
Jaillir dans les fourrés
J’approche de l’enceinte
Qui de toi me sépare
R:
Entre, n’attends pas
Tu n’es pas bienvenu
Mais un cachot t’attend
Au fond de ce château
Choeurs:
Le château
Ta prison
Le château
Ton cachot
C2:
Je n’ose m’aventurer
Par la plus grande porte
Et par un vasistas
Je préfère m’immiscer
Dans ce grenier retors
Il n’y a que des spectres
Parmi les souterrains
Il faut aller se perdre
Au détour d’un couloir
J’ai décelé ton souffle
Le long des oubliettes
J’ai traqué ta présence
Mais je n’ai pas trouvé
Ce que j’avais cherché
Dans ce château de vents
Resté emprisonné
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4. |
Escalier
03:52
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C1:
Glissant sur l’horizon
Tu nageais sur le fond
Surgissant bec au vent
Les ailes ankylosées
Ton pas lent, hésitant
Tu traînes sur le sol
Mais si ton corps s’incline
Tu relèves les yeux
R:
Escalier
Gravir les marches
Escalier
Et s’élever
Escalier
Changer d’étage
Escalier
Et se libérer
C2:
Tu as longtemps hésité
Scrutant les marches, résigné
Puis ton appui s’est assuré
Tes membres se sont fortifiés
Ne pas regarder en arrière
Toujours avancer lentement
Se hisser encore, souple et fier
Pour déboucher au firmament
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5. |
Fasciné
04:16
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C1:
Débarqué dans la pomme
Depuis quelques semaines
Le pirate androgyne
Traîne son avenir
Halloween est son nom
Mais son identité
Loin de le satisfaire
Va bientôt transmuter
R:
Fasciné
Maigre et blanc
Des diamants
Pour son chien
C2:
La tournée se faufile
Parsemée de blancheur
Passant de ville en ville
La rythmique s’infuse
La soul se ballade
Au gré des éléments
Mais le train qui s’emballe
Aliène tout discours
P:
Enfermé sans gardien
Désintérêt croissant
Clandestin résigné
Notoriété conquise
C3:
Sous des airs excentriques
Ramassant sa conquête
Il quitte ce continent
Vital désir ardent
Extra-terrestre sombre
Il tombe dans l’ailleurs
En fuyant ce destin
L’idiot aime la vie
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6. |
Transparence
03:34
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C1:
Se couler entre les murs
Traverser la membrane
Je rampe dans ce dédale
Et m’immisce dans les cranes
Une perspective oubliée
Un danger évaporé
La limite est franchie
Les bornes sont passées
Cette nostalgie morbide
Qui soulève ces corps
Ce futur sans futur
Me saisit sans remord
Par delà la montagne
Je pause mon regard
Mais l’horizon me fuit
La chambre bleue m ‘étreint
R:
Transparence
En filigrane
Apparente
Malgré son âge
Résurgence
D’un passé sombre
Spectre sourd
Sorti de l’ombre
C2:
Je souriais au jaune
En surveillant ta marche
Ce rire semblait d’or
Et ces pensées de boue
Je guettais tes visions
De sable et de marbre
Bâtir des barricades
N’est pas chose aisée
Passer la nuit debout
à hurler dans le vent
Lourd je subis ton oeil
Toi tu scrutes ma face
Mon profil s’efface
Brouillé par l’algorithme
Ce nouveau dictateur
Ce déclin qui renaît
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7. |
La route
03:11
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C1:
Tu marchais, aliénée
Adossée au canal
Et tu semblais flotter
Dans des peurs abyssales
Mais lorsque la roue tourne
ou quand les vents se calment
Il ne faut pas songer
A te laisser aller
R:
Où que j’aille dans ton rêve
Tu dois suivre ta route
Sans descendre en chemin
Ne pas céder au doute
Tu prendras des sentiers
Des chemins et des routes
Continuer ta percée
Sans retourner la tête
Pont:
Je t’ai trouvée assise
sur une table ouverte
Et ton sang s ‘écoulait
Blessée par la morsure
Un baiser sur ta patte
Et la douleur s’efface
Déjà tu prends ton souffle
Et repars en courant
C2:
La route est ton destin
Ne pas laisser de traces
Là où d’autres polluent
Toi ton ombre s’efface
Evite les ornières
Survis dans le mouvement
Puis s’arrêter enfin
Pour que la vie t’enlace
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8. |
Rétrograde
03:24
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C1:
Je progresse toujours au raz du sol
Esquivant tous les obstacles
Mais la chute est mon quotidien
Ma stabilité ne tient qu’à un fil
On me nourrit au compte goutte
Pour ne pas que je m’étouffe
Le liquide coule sur mes lèvres
Et vient souiller mon corps meurtri
Je crie je pousse des grognements
Mais personne ne m’écoute
Alors je plonge dans mes pensées
Et le sommeil m’anesthésie
R:
Rétrograde
Je veux rejoindre ma grotte
Rétrograde
M’élever dans les airs
Rétrograde
Retourner en arrière
Rétrograde
Libéré du présent
C2:
Je m’agite et proteste en vain
Je souris pour qu’on me remarque
Je pépie seul dans mon bain
Je plisse le museau, fais le beau
Mais les paroles ne viennent pas
Toujours mes lèvres restent closes
Et mes pensées s’effacent enfin
Impénétrables et inflexibles
C3:
Demain je rentrerai chez moi
Je reviendrai à la source
Mais avant la vie dois s’écouler
Je dois souffrir pour renaître
Je me fondrai à la matrice
Je redeviendrai un foetus
Je chasserai le terre à terre
Passant de légume à légume
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9. |
Peine perdue
04:23
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C1:
S’arracher de son lit
Sortir de la torpeur
Se jeter sous la douche
S’habiller dans le noir
Café vite avalé
Fermer la porte à clé
Partir dans le froid
La nuit encore profonde
C2:
Attendre sous la pluie
Dans l’antre se jeter
Contre ces corps humides
Enfermés dans l ‘acier
Respirer à grand peine
En mouvements retenus
Esquiver les portables
S’échapper en rampant
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10. |
Miasmes
03:05
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C1:
Fuir la peur au ventre
J’avance dans le désert
Profitant des recoins
Pour abriter mon corps
Pourtant le masque tombe
L’éther caresse mon nez
Il Fouille mes entrailles
Se fixe dans mes veines
C2:
Les fluides se répandent
Les bactéries me hantent
Le virus m’obsède
Quand surgit le mucus
Vicieusement entrés
Habitants hypocrites
Parasitant son hôte
La bête prend quartiers
R:
Miasmes
Despotiques
Spasmes
Endiablés
P:
Caressant l’idée
De me coloniser
Soudain palpite
Le venin est craché
Parfois gravite
Semblant d’humanité
Sans doute tragique
Le miasme est habité
C3:
Je pars en cavale
Hors du temps loin du lieu
La crasse se rebiffe
La misère se rebelle
Sournoisement tapis
Le mal est installé
M’arrachant à la vie
Il semble se complaire
C4:
La mort m’a approché
Mais elle est bien trop fière
Pour s’offrir ainsi seule
A un corps sans prix
Elle m’a donc ignoré
Et m’a laissé choir
Dans les ruines pourries
De ce cloaque noir
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11. |
L'attente
03:35
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C1:
Inquiets de ton retard
Nous étions en suspens
Prisonniers de ce sort
Guettant ton ignorance
Quand l’histoire se finit
Une autre recommence
Par delà les méandres
Tu dois nous apparaître
Le chemin est tracé
Mais il te semble louche
Ce piège refermé
Absorbé par ta bouche
R:
Ton coeur battait pourtant
Sortant de la machine
Pulsant son rythme fier
Propulsé par l’attente
C2:
Brusquement tu t’extrais
De ce doux corps béant
Pour ne plus respirer
Qu’une prière obscène
L’astre des nuits te pèse
La grande ourse t’ausculte
Allongé dans ta bulle
Tu souris à la vie
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12. |
Nature Morte
05:12
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Musique d’après «What Power Art Thou » d’Henry Purcell (1691)
C1:
L’instinct de la série
Prenant Rembrandt en maître
Me mène bien souvent
Vers le boeuf écorché
Les halles m’engloutissent
comme un ventre appauvri
Je délaisse la raie
Pour chasser la barbaque
Sortant du pavillon
Un fort à mes côtés
La carcasse s’accroche
Telle une toile rouge
Quand la viande travaille
Quand le muscle noircit
L’odeur est mon amie
N’attirant que les mouches
C2:
Gâchant la nourriture
Dont j’avais tant manqué
Mes traits se précipitent
Mes tâches se répandent
La palette dissone
Le sang chaud me ravive
D’un dernier soubresaut
J’attise l’agonie
Regard halluciné
Pour la chair du cadavre
Postures suppliciées
Se dégageant des crocs
La peinture est un cri
Le portrait me libère
Défiant la vérité
De la nature morte
|
bunzap Lyon, France
bunzap est un projet solo de chansons darkwave électro jazz par Mathieu Aubineau.
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