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Nuit am​é​ricaine

by bunzap

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1.
Nuit américaine C1: Un nuage de fumée pour cacher la muraille Ne rien laisser paraître, toujours rester le maître Faire croire, feinter, duper, être né pour gagner Se persuader encore, se laisser admirer R: Je tourne en plein jour ma nuit américaine Mon procédé factice ne trompe que les fous Jamais d’embouteillage, j’avance sans soucis Une vie sans temps mort, comme un train dans la nuit C2: Le sourire s’est figé, abris des faux semblants Une pirouette, une esquive, ne rien laisser paraître Garder ses émotions, toujours rester de marbre Appuyer sur ton cou, peser sur ta conscience
2.
Le Singe Dort C1: Questions curieuses, processus du rêve Entourant la voûte de tes pensées sombres Lever les doutes, chercher le singe Celui qui dort en toi et celui que tu vis Mécanique du repos, logique du semblable Développer le silence pour parfaire le bruit Primates endormis, singes en devenir L’Homme qui s’assoupit se réveillera transi R: Passer des heures à dormir, à rêver Blottis sur le sol, affalés sur l’asphalte Tu évolues sans bruit, sans hâte et sans vacarme Profites du repos pour fourbir tes armes C2: Questions curieuses, processus du rêve Entourant la voûte de tes pensées sombres Lever les doutes, chercher le singe Celui qui dort en toi et celui que tu vis Le babouin dort assis, constamment éveillé Ignore la chaleur bienveillante du lit Il balance son corps pour bercer sa torpeur Mais n’accède jamais à la pensée profonde C3: Questions curieuses, processus du rêve Entourant la voûte de tes pensées sombres Lever les doutes, chercher le singe Celui qui dort en toi et celui que tu vis Dors grand primate, régulier et fécond L’esprit franchit la porte bascule dans le vide Puis flotte vers la surface nageant dans le courant Pour aborder doucement des rivages plus paisibles
3.
Castor 03:53
Castor C1: Je ronge mon saule En attendant le jour Brisant l’écorce fine Façonnant le copeau Je contemple ce lac Barrage entrelacé J’hume l’odeur de l’ail La senteur des frênes R: Ce territoire humide Cette eau de retenue Se courbent sous mon règne Se soumettent à ma caste Pont1: Dans ce paradis vert L’oiselet n’est qu’un pion Le faucon et la buse Jamais ne s’aventurent C2: Mon royaume est fragile La digue est mon salut Mais cette frêle porte Est prête à basculer Quand la crue s’étendra Quand les eaux deviendront Des ennemies profondes Je me ferai castor Pont2: Je suis le roi des mousses Des plages et des galets Mon repos n’a de cesse Que d’abattre les arbres
4.
Extralucide à grand bouche C1: Défaire les rouages du karma Rétablir L’Unité des Visages de Dieu Former une élite spirituelle Capable de planétariser l’Âge d’Or Réunir en une seule Lumière Par l’OM toutes les Religions Stimuler toutes les âmes au combat intérieur Aider toutes les âmes, à la mort du corps Se former à l’Âge Nouveau Dans la Colonne de Lumière à six branches Cristallisée en astral autour de la Terre Faire la révolution des consciences planétaires Unifier les visages de Dieu Rénover sa pensée, pour qu’arrive Après les douleurs de l’enfantement Un ciel neuf et sans souillure. R: Extralucide à grande bouche Omniscient de pacotille Je t’offre cette bague de méditation Tu m’aliènes ton fric et ton corps C2: J’apparais à la fin de la nuit Pour restaurer l’Âge d’Or Incarnation totale de Dieu Dans un corps de chair Je suis le Verbe de la sélection des âmes. Le messie attendu - L'avatar de synthèse Batailles terrestres et comiques Je mets fin au règne du mal cosmique Couronné de la Tiare du Grand Pontife de l'Ordre Je combats les Lémuriens de Pluton Je renvoie les Atlantes d’où il viennent Et Metatron, le démon, au Groenland Je ne suis pas Pikachu, je suis ton guide Messie cosmo-planétaire, absolu divin Arc-en-ciel du cœur, ciment des traditions Esotériques Exotériques Alors entre dans mon hexamide
5.
L'instant 06:23
L’instant d’après « Saisir l’instant » d’Esther Granek (1981) Saisir l’instant tel une fleur Qu’on insère entre deux feuillets Et rien n’existe avant après Dans la suite infinie des heures. Saisir l’instant. Saisir l’instant. S’y réfugier. Et s’en repaître. En rêver. À cette épave s’accrocher. Le mettre à l’éternel présent. Saisir l’instant. Saisir l’instant. Construire un monde. Se répéter que lui seul compte Et que le reste est complément. S’en nourrir inlassablement. Saisir l’instant. Saisir l’instant tel un bouquet Et de sa fraîcheur s’imprégner. Et de ses couleurs se gaver. Ah ! combien riche alors j’étais ! Saisir l’instant. Saisir l’instant à peine né Et le bercer comme un enfant. A quel moment ai-je cessé ? Pourquoi ne puis-je… ?
6.
Jamais plus 10:00
Jamais plus (d’après « Le Corbeau », Edgar Allan Poe, 1856) 1 Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maints curieux volumes d'une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain se fit un tapotement, une rumeur sourde "C'est quelque visiteur, rien de plus." 2 Poussant le volet dans un tumultueux battement, entra un majestueux corbeau surgis du passé. Il ne fit pas la moindre révérence, il ne s'arrêta pas, il n'hésita pas une minute; mais, avec la mine d'un lord ou d'une lady, il se percha au-dessus de la porte il se percha sur un buste de Pallas il se percha, s'installa, rien de plus. 3 Puis l’oiseau d'ébène, par la gravité de son maintien et la sévérité de sa physionomie, induisant ma triste imagination à sourire: Lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des rivages de la nuit. Dis-moi quel est ton nom seigneurial O rivages plutoniens de la nuit Le corbeau dit: « Jamais plus! » 4 Je fus émerveillé que ce disgracieux volatile entendît si facilement la parole, bien que sa réponse n'eût pas un bien grand sens et ne me fut pas d'un grand secours; car nous devons convenir que jamais ne fut donné à un homme vivant d’entendre un oiseau se nommant d'un nom tel que - « Jamais plus! » 5 Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus; il ne remua pas une plume, jusqu'à ce que je me mette à murmurer faiblement: "D'autres amis se sont déjà envolés loin de moi; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme les autres. » L'oiseau dit alors: "Jamais plus!" 6 Et le corbeau, immuable, juché sur ce buste, juste au-dessus de la porte de ma chambre; ses yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottant sur le plancher, ne pourra plus s'élever, - jamais plus!
7.
Disparu 03:58
Disparu d’après « Sois soumis, mon chagrin » de Georges Perec (1968) C1: Sois soumis, mon chagrin, puis dans ton coin sois sourd. Tu la voulais la nuit, la voilà, la voici : Un air tout obscurci a chu sur nos faubourgs, Ici portant la paix, là-bas donnant souci. R: Tandis qu'un vil magma d'humains, oh, trop banals, Sous l'aiguillon Plaisir, guillotin sans amour, Va puisant son poison aux puants carnavals, Mon chagrin, saisis-moi la main; là, pour toujours C2: Loin d'ici. Vois s'offrir sur un balcon d'oubli, Aux habits pourrissants, nos ans qui sont partis; Surgir du fond marin un guignon souriant; Apollon moribond s'assoupir sous un arc, Pont; Disparu, Disparu; six, moins un. C3: Puis ainsi qu'un drap noir traînant au clair ponant, Ouïs, Amour, ouïs la Nuit qui sourd du parc. Mon chagrin, saisis-moi la main; là, pour toujours
8.
Ma petite quarantaine d’après « My funny Valentine », Richard Rodgers (1937) C1: Ma petite quarantaine De jours à tes côtés Comment survivre encore Enfermé dans ce cube Rampant dans la pénombre Je m’effondre sans bruit En corps détenu Je me vide en rêvant Je pratique l’apnée En décomptant les heures Je passe les minutes Le temps s’enfuit pourtant R: Quand reviendra le jour Les astres parleront Quand reviendra l’amour Les affres s’enfuiront C2: Cette petite quarantaine A moitié dépassée S’envole lentement Doux miroir du passé Me renvoie cette image Jeunesse emprisonnée Pourtant sous les décombres Quand tu tournes les pierres la blatte se rebelle Les cancrelats s’échappent Le cafard se libère Et fait place à la nuit
9.
La quête du vide D’après « Brise marine », Stéphane Mallarmé (1865) C1: La chair est triste, hélas Et j’ai lu tous les livres Fuir ! là-bas fuir ! Je sens Que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume Inconnue et les cieux S’enfuir des vieux jardins Reflétés par tes yeux R1: Et, peut-être, les mâts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages R2: Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots Quête du vide éternel où sombrent matelots C2: Que retiendra ce cœur Qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté Déserte de ma lampe Sur le vide papier Que la blancheur défend Et ni la jeune femme Allaitant son enfant C3: Je partirai ! Steamer Balançant ta mâture Lève l’ancre pour Une exotique nature Un Ennui, désolé Par les cruels espoirs Croit encore à l’adieu Suprême des mouchoirs
10.
Immersion 05:25
Immersion C1: Immergé dans l’écran comme un tombeau ouvert J’entame la plongée dans ce profond abysse Par sang froid je m’efface dans ces ombres propices Aux élucubrations de mon âme aspirée C2: Au fond, comme un pendu flottant dans un bocal Une autre mer s’ouvre, encore un autre écran
Opaque et scintillant, caressant le néant Ma colonne frémit en retenant un râle C3: Soudain je sollicite une voile approchant La délivrance est proche mon souffle s’accélère Mes oreilles ne sont pas insensibles au chant Pour mon plus grand malheur, celui d’une sirène C4: Je me laisse emporter par ce courant trop fort Mon corps flotte ivre, ne montrant que son dos Mais cette liberté se berce d’illusions
Dans cet écran marin, je coule comme une ancre.
11.
La soif 06:05
La soif d’après « Langueur » et« A Charles Baudelaire » de Paul Verlaine C1: Je suis l'Empire déchu Fin de la décadence Qui regarde passer Les grands Barbares blancs En composant des rimes Acrostiches indolents D'un style d'or ourlé Langueur de la cadence R1: Tu tombas, tu prias Comme moi, comme toutes Les âmes craignent la faim Et la soif sur les routes C2: L'âme seulette a mal Au coeur d'un ennui dense Là-bas on dit qu'il est De longs combats sanglants O n'y pouvoir, étant Si faible aux voeux si lents O n'y vouloir fleurir Un peu cette existence R2: Seul, un esclave un peu Coureur qui vous néglige Seul, un ennui d'on ne Sait quoi qui vous afflige C3: Je ne t’ai pas connu Je ne t’ai pas aimé Je ne te connais point Et je t’aime encore moins Je me chargerais mal De ton nom diffamé Et si j’ai quelque droit D’être entre tes témoins R1 C4: C’est que, d’abord, et c’est Qu’ailleurs, vers les Pieds joints D’abord par les clous froids Puis par l’élan pâmé Des femmes de péché Desquelles ô tant oints Tant baisés, chrême fol Et baiser affamé R2

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Voix, claviers, guitares, synthé modulaire et batterie par bunzap.

Tous les morceaux ont été écrits (excepté comme indiqué ci-dessous) et enregistrés par bunzap au studio Danmatour en mai/ juin 2020.

Crédit musique:
- "Ma petite quarantaine" d’après "My funny Valentine", Richard Rodgers (1937)

Crédits textes:
- "L'instant" d'après "Saisir l'instant", poème d'Esther Granek (1981)
- "Disparu" d’après "Sois soumis, mon chagrin", poème de G.org.s P.r.c (1968)
- "Le Corbeau" d’après "Le Corbeau", texte d'Edgar Allan Poe (1856)
- "La quête du vide" d’après le poème "Brise marine" de Stéphane Mallarmé (1865)
- "La soif" d’après les poèmes "Langueur" et "A Charles Baudelaire" de Paul Verlaine

credits

released June 16, 2020

Visuel album par bunzap.

Cet album est dédié à l'été du Cygne.

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bunzap Lyon, France

bunzap est un projet solo de chansons darkwave électro jazz par Mathieu Aubineau.

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